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Odilon-Jean Périer
1901 - 1928

Poète bruxellois de langue française, Odilon-Jean Périer a profondément marqué en son époque les lettres belges francophones. Sa vie trop brève – il meurt à 27 ans – laissera une œuvre bien mince et il sombrera peu à peu dans l’oubli.

Il a souvent été rapproché de son ami Henri Michaux pour souligner les contrastes de la poésie belge des années 20, tant ils étaient l'un et l'autre brillants mais très différents. Les deux poètes participent à la revue avant-gardiste Le Disque Vert et font parler de leur poésie par les critiques bruxellois de leur époque. Tandis que Périer est encensé dès ses premières publications, Michaux doit essuyer beaucoup de revers pour son audace poétique. Ce dernier admirait profondément Périer (« Moi qui l’ai tant envié, en tant de choses ») et en particulier son style caractérisé par « une pureté de langue ». Il lui a notamment écrit : « Tu es du reste un des seuls types que je connaisse qui sache chanter sans s’exalter, ni pleurer ni rugir – ni s’ennuyer. »

Odilon-Jean Périer est célèbre pour un vers qui témoigne de ce style « pur » et sans exaltation qu’y voyait Michaux :

Je t’offre un verre d’eau glacé
N’y touche pas distraitement
Il est le fruit d’une pensée
Sans ornement

Ayant été marqué par la beauté de son tout dernier recueil La Maison de Verre où Périer décrit l'accouchement du poème dans la voix de son auteur, je m'emploie à mettre des parties de ce long poème en musique. S'y confondent la voix insaisissable de la poésie et l'être féminin aimé par l'auteur; l'occasion pour Périer d'aborder la thématique de l'amour et l'érotisme.